Les smartphones font désormais partie intégrante de la panoplie du photographe. Il est plus facile et plus discret à utiliser que de trimballer un appareil photo encombrant. La photographie mobile est un moyen puissant et créatif d’explorer le monde. Découvrez comment créer des images convaincantes avec votre iPhone en utilisant des techniques telles que la composition, les réglages et l’édition.
Charles Marville : Photographe de Paris
Marville était un photographe professionnel expérimenté qui est devenu le documentariste officiel de la ville. Il a photographié les rues du vieux Paris alors qu’elles étaient rasées pour faire place aux perspectives et aux boulevards redessinés par Haussmann. Mais il a également documenté le nouveau Paris qui commençait à émerger. Dans cette exposition et ce catalogue, l’entreprenante commissaire Sarah Kennel n’essaie pas de clarifier son programme social (s’il y en a un).
Elle montre plutôt comment il a utilisé son appareil photo pour enregistrer un moment particulier dans le temps. Ses tirages, rigoureusement composés et finement détaillés, témoignent d’une grande ingéniosité dans l’enregistrement de l’environnement bâti – une approche qui semble comparable au « style archive » étudié dans le livre de Robin Kelsey sur le modernisme. Des images délicates, voire ténues, des négatifs papier aux photographies plus tardives qui capturent le nouveau mobilier urbain d’Haussmann – poteaux et urinoirs -, le travail de Marville offre une vue privilégiée d’une ville en transition. En conséquence, elle ressemble davantage au Paris de Balzac et de Zola qu’à celui d’une métropole en pleine effervescence.
Paris en tant que muse : Photographie, 1840-1930
Une ruelle ombragée, une huître et un verre de vin dans un café du coin, le marché aux oiseaux du dimanche sur l’île de la Cité, le baiser volé d’un amoureux, un paysage urbain : Paris a nourri l’imagination des artistes, des écrivains et des architectes pendant des siècles. La « ville lumière » est une muse pour les photographes depuis presque aussi longtemps.
En 1839, Louis-Jacques-Mandé Daguerre présente son invention de la photographie, en imprimant des images sur des plaques de cuivre appelées « daguerréotypes ». Choiselat et Ratel améliorent le procédé, réduisant le temps d’exposition à quelques secondes.
Dans les années 1910, Eugène Atget photographie les rues et l’architecture de Paris, créant ainsi un recueil visuel qui définira la culture et l’histoire françaises. Il encadre chaque cliché avec une approche stricte, presque géométrique, élevant la signalisation vernaculaire au premier plan et créant un mouvement à travers la distance de l’image. Les images qui en résultent ne sont pas des instantanés pris au hasard, mais des méditations soigneusement orchestrées sur leur sujet.
Charles Marville : Photographe du Nouveau Paris
L’un des premiers grands praticiens de la photographie, Charles Marville (1813-1879) a utilisé son appareil photo pour assister à la transformation de Paris, d’une ville surpeuplée caractérisée par un désordre médiéval en un espace urbain propre et ordonné. L’exposition, organisée par Sarah Kennel, commence par ses premiers tirages, qui témoignent d’un romantisme exacerbé – des grilles de parc ouvertes, une tannerie éteinte, un arbre couvert de neige – avant de passer aux portfolios qui documentent la réorganisation urbaine entamée sous Napoléon III et son urbaniste controversé, le baron Haussmann.
Le premier grand projet de Marville pour Haussmann fut le Bois de Boulogne, et les photographies de sa construction illustrent son approche méthodique et astucieuse. Il a photographié les rues étroites vouées à la destruction, mais aussi les nouvelles formes de mobilier urbain : les lampadaires, les urinoirs plus sculpturaux que leurs prédécesseurs et même les nouvelles colonnes Morris pour l’affichage des annonces. Les résultats révèlent une ambivalence complexe, un mélange d’approbation et de regret face au rythme et à l’ampleur du changement.